En partenariat avec le service patrimoine de la Communauté de Communes de l'Ile de Ré, Destination Ile de Ré vous embarque dans des visites-flash pour découvrir ou redécouvrir sous un angle nouveau le patrimoine de l'Ile de Ré ! Embarquez dans l'aventure !
#1 L'Alambic de Sainte-Marie-de-Ré
Caché dans un chai, petite rue de la Grange, ce patrimoine exceptionnel a été conservé durant plusieurs générations par la famille Joubert avant d’être acheté en 2012 par la Communauté de communes. Pièce exceptionnellement rare, cet alambic daterait du 18e siècle.
L’ensemble se compose d’une chaudière, foyer entouré d’une maçonnerie de briques et de pierres de taille. La particularité de cet alambic réside dans la présence d’une tête de maure au-dessus de la chaudière permettant de rectifier le taux d’alcool du distillat grâce à un système de plateau. Avant l’invention d’un petit appareil appelé ébulliomètre, cette opération se faisait au goût et à l’odorat ! Un col de cygne se transformant en serpentin, entoure le réchauffe-vin. Élément facultatif, ce dernier est utilisé pour préchauffer le vin en attente de distillation, ce qui permet une économie de temps et d’énergie puisqu’il est déjà tiède avant d’être mis dans la chaudière. Le réchauffe-vin dispose d’un tuyau d’écoulement pour renvoyer le liquide condensé dans le serpentin, évitant ainsi toute perte. Enfin, les vapeurs rejoignent le réfrigérant, grand cylindre maçonné, afin d’obtenir le liquide distillé !
Ce magnifique objet est le témoin de l’histoire viticole de l’île et de la pratique de la distillation qui se développe dès le 17e siècle et fera la richesse de notre petit territoire !
Alors, vous saviez qu'un ébulliomètre ne servait pas à compter les bulles ?
Pour en savoir plus sur l'histoire viticole de l'Ile, cliquez ici.
#2 L'Apothicairerie de l’ancien hôpital Saint-Honoré à Saint-Martin-de-Ré !
Ouverte lors des Journées Européennes du Patrimoine ou lors d'une visite guidée de la ville de Saint-Martin-de-Ré, l’apothicairerie de l’ancien hôpital Saint-Honoré à Saint-Martin-de-Ré est classée Monument Historique depuis 1925.
Installée dans l’ancien couvent des Charitains qui géraient l’hôpital Saint-Honoré, l’apothicairerie est l’un des joyaux du patrimoine martinais. Elle est la dernière pharmacie du XVIIIe siècle à être conservée en Charente-Maritime.
Les boiseries ont été réalisées en 1744. La première pharmacie de l’hôpital se situait en bordure de la rue et fut finalement déménagée à l’emplacement de la pièce actuelle. Les parties basses sont constituées de placards à portes pleines alors que les parties hautes offrent une belle suite de vitrines. Des colonnes de tiroirs permettaient de conserver les herbes médicinales utilisées dans la préparation des remèdes. On y retrouve quelques noms de plantes telles que le pavot, la réglisse, la lavande ou bien encore la patience.
Véritable écrin, la pharmacie accueille une collection de 110 pots, de différents types. Le plus ancien est daté du XVIIe siècle et la majeure partie a été réalisée eu début du XVIIIe siècle. Parmi eux, différents types de pots comme les chevrettes pour conserver les préparations liquides et les pots à canon pour les onguents. Certains pots sont de fabrication rochelaise, d’autres sont issus de la production des ateliers de Marans, ou encore de Lyon. Il semblerait qu’une partie de cet ensemble provienne de l’hôpital Saint-Louis fermé en 1851 et dont on peut encore voir, cours Pasteur à Saint-Martin-de-Ré, le portail d’entrée.
Saviez-vous que la patience n’était pas qu’une qualité ? ;)
#3 Le pigeonnier des Portes-en-Ré
Au 16e siècle, le commerce salicole rétais devient de plus en plus prospère. Les négociants et propriétaires de marais salants font alors édifier de riches demeures, à l’écart des bourgs.
Aux Portes-en-Ré, il existe la demeure du Roc, le domaine de la Grenouillère ou encore le clos des Juilliers. Ce dernier est connu dès 1684, date à laquelle il est la propriété d’une riche famille de marchands, les Morineau. Il comporte une grande partie de jardins plantés d’arbres fruitiers, de potagers et également de plusieurs vignes. Le pigeonnier, quant à lui, est visible sur une carte de 1742.
La taille de ce pigeonnier est à l’image des richesses de ses propriétaires. C’est un édifice remarquable par son architecture et notamment sa voûte en pierre élevée en arc de cloître. A l’intérieur plus de 300 trous de boulins permettaient aux pigeons de nicher. L’élevage de pigeons se fait avant tout pour la consommation de leur viande. La fiente fournit par ailleurs un engrais de bonne qualité pour les cultures.
Au cours des siècles, beaucoup de propriétaires se succèdent et le domaine se morcèle au gré des héritages successifs. Seul le pigeonnier, rare exemple de ce type de bâtiment sur l’île de Ré, a été conservé. Il porte le nom des Giais, déformation du nom originel de la demeure.
#4 La batterie de Sablanceaux à Rivedoux-Plage
A l’abris derrière ses talus de terre, la batterie de Sablanceaux s’est endormie depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et nous livre aujourd’hui un témoignage quasiment intact de l’art militaire du 18e au 20e siècle. A ne pas confondre avec la redoute de Rivedoux, érigée par Vauban au 17e siècle, la batterie est un imposant ensemble construit à partir de 1701 afin de défendre l'entrée et la sortie du pertuis d'Antioche et la pointe de Sablanceaux. Elle croise ses feux avec les batteries du continent.
Si, à l’origine, elle n’est constituée que de simples talus engazonnés sur lesquels reposent les canons, elle est dotée, en 1758, d’un corps de garde, d’un magasin à poudre et d’un fourneau à rougir les boulets.
Au 19e siècle, l'artillerie de l'île de Ré se modernise et a pour but d’interdire à toute marine ennemie l'accès à la rade de La Pallice. Compte-tenu de son emplacement privilégié, la batterie est conservée malgré le désarmement de nombreux sites militaires alors inutilisés. Le site va même être renforcé dans les années 1860-1870 avec l’ajout de nouvelles pièces d’armement et la construction d’un second magasin à poudre. La batterie est complétée en 1894 par un magasin à munitions en béton et totalement enterré. Cet élément central est pourvu d’un rail permettant à de petits wagonnets de déplacer les obus avec plus de facilité.
A nouveau occupée durant la Seconde Guerre mondiale, elle sert de point d’appui à l’armée allemande qui y installe une défense anti-aérienne. Les blockhaus ont d’ailleurs été conservés.
#5 Le four à chaux à La Couarde-sur-Mer
Au début du 20e siècle, tous les villages de l’île de Ré possèdent un four à chaux.
Le four à chaux de La Couarde-sur-Mer a été construit en 1843. Il a été installé le long de la route pour faciliter le transport et le déchargement des pierres calcaire venant des carrières du Bois-Plage et de Saint-Martin.
La propriété se compose de plusieurs bâtiments autour d’une cour fermée : une maison d’habitation, un grand bâtiment de stockage avec un pressoir et un four à chaux.
La chaux est obtenue par calcination de pierres calcaires à environ 900°. Les pierres sont généralement cassées et placées directement dans le foyer pour être cuites. Le chargement du four se fait par un gueulard, en haut de la cheminée.
Au fur et à mesure, les pierres cuites sont retirées par l’ébraisoir, en bas du four. Elles sont ensuite plongées dans l’eau afin d’obtenir une pâte qui, mélangée à du sable, permet de fabriquer du mortier et de l’enduit pour la construction des maisons.
La chaux sert également à amender les terres agricoles et à désinfecter les tuiles sur lesquelles sont fixées les naissains en ostréiculture.
L’utilisation de la chaux sur l’île de Ré a véritablement façonné son architecture. Elle est préconisée pour recouvrir les murs des maisons en raison de ses vertus désinfectantes et perméables.
Ils sont mieux protégés de l’humidité et du salpêtre. C’est ainsi que l’île de Ré dévoile le visage qu’on lui connaît aujourd’hui en se couvrant de jolies petites maisons blanches !
De nos jours, seuls deux fours à chaux ont été conservés, celui de La Couarde-sur-Mer et celui de Sainte-Marie-de-Ré à La Noue, qui abrite l’Ancre maritaise.
Propriété privée – ne se visite pas
#6 La demeure de la Croix blanche au Bois-Plage
La demeure de la Croix Blanche est un des plus beaux exemples des demeures de campagne qui étaient nombreuses sur l’île de Ré au 18e siècle. Elles appartenaient à de riches propriétaires terriens ou négociants qui, à la manière des aristocrates ou des membres de la famille royale, s’aménageaient des résidences secondaires pour la villégiature.
La maison du Bois-Plage porte d’ailleurs à l’origine le nom de La Plaisance. Elle est achetée en 1746 par Etienne Chesneau Lainé, négociant. Pendant plus de trente ans, cette famille va transformer cette maison pour en faire une magnifique demeure d’agrément.
D’architecture classique, le logis est placé entre une cour et un jardin. De part et d’autre de la cour, se trouvent des bâtiments utilitaires : buanderie, boulangerie, chais, pressoirs et vraisemblablement un alambic. Le domaine possédait en effet de grandes parcelles plantées de vignes.
Le parc comprend un jardin à la française au tracé géométrique clôturé dans le fond par deux glacières voûtées de pierre et entièrement recouvertes de terre. Ancêtres de nos congélateurs, elles permettaient de déguster en été des vins glacés et des sorbets très prisés au 18e siècle. La seconde partie du parc, entre ombre et lumière, entraîne vers un bassin circulaire entouré d’un bois de chênes verts.
En 1789, la demeure est rachetée par une des plus illustres familles rétaises : les Baudin dont le fils le plus connu est l’explorateur Nicolas Baudin.
Propriété privée – ne se visite pas